Cette quatorzième journée de Pro D2 a été riche en enseignements. Outre le coup de chaud grenoblois face à Brive ou le renouveau d’Oyonnax, Gabin Lorre a encore montré pourquoi il était un des meilleurs joueurs du championnat.
Le geste de la soirée : Gabin Lorre, le Messi de l’ASBH
Gabin Lorre est le monsieur plus de cette équipe de Béziers depuis le début de l’année. Donc quand l’arrière a débuté son match par une passe largement en-avant, on pouvait craindre une longue soirée pour le club héraultais. Mais qu’importe ses mains, le futur Lyonnais avait décidé d’être étincelant… balle au pied. À la 23e minute de jeu, l’arrière a contourné toute la défense montalbanaise avant de mystifier le dernier défenseur Romain Fonnicola d’un délicieux « grand pont », comprenez un coup de pied rasant.
Un premier essai de grande classe qui l’a inspiré, quelques minutes plus tard. A l’entrée des 22 de l’USM, et alors que Simon Renda monte en pointe sur lui, le Bitterois va placer un nouveau jeu au pied au millimètre près, obligeant JT Jackson à concéder une touche à cinq mètres de son en-but. La punition est immédiate avec un essai de Shahn Eru. L’ASBH mène alors 17-0, et finalement s’imposer 34-20, malgré une belle remontée des hommes de Sébastien Tillous-Borde.
La copie parfaite de la soirée : 10 sur 10 pour Agen
Le SUA avait manqué son début de saison et voyait se profiler deux réceptions capitales (Oyonnax et Aurillac) pour la suite du championnat. Avec quatre défaites de suite, les têtes agenaises pouvaient douter mais que nenni. Deux matchs, deux victoires et surtout deux bonus offensifs ! Les hommes de Sébastien Calvet ont dominé de la tête et des épaules des Cantalous sans défense en première période. la pause, le score était déjà fait pour les Lot-et-Garonnais qui ont rapidement pris le large (28-3).
La seconde période, bien que plus serrée, n’a jamais vu les partenaires d’un Billy Searle en grande forme être inquiétés, eux qui s’imposent largement 43-17 et remontent à la neuvième place du classement grâce à leur deuxième succès de suite face à un candidat direct du bas de tableau.
Le coup de chaud de la soirée : huit minutes de feu dans les Alpes
Là, il y avait duel. Au Stade des Alpes, ce Grenoble – Brive avait franchement des allures de match de Top 14, que ce soit sur les contacts, les stratégies ou la technique des joueurs. Et si les Coujoux avaient parfaitement débuté la partie et envisageaient de faire un coup dans l’Isère – dans ce choc entre les deux premiers du classement – le FCG a tué le match en huit minutes. De la 26e à la 34e minute, les Grenoblois ont tout simplement été en feu, inscrivant trois essais et autant de transformations.
C’est d’abord Pertaïa qui a foncé dans l’en-but, haranguant ses coéquipiers sous les cris du public, pour égaliser à 8-8. Il a été imité par Escande puis Sirgel. Grâce à la précision au pied de Sam Davies, les Grenoblois sont passés de 3-8 à 24-8 en huit minutes… Ça change un match. Les locaux l’emportaient finalement 34 à 22.
La résurrection de la soirée : revoilà le vrai Oyo !
Cinq défaites de suite et une pauvre quinzième place au classement : autant vous dire que personne ne reconnaissait Oyonnax cette saison. Relégués de Top 14 en fin de saison dernière, les Oyomen faisaient partie des favoris pour la remontée en début de saison. Mais le club de l’Ain a été méconnaissable… jusqu’à cette quatorzième journée ! Sur sa pelouse de Charles-Mathon, les Noir et Rouge se sont rappelés aux bons souvenirs d’il y a deux ans, en écrasant Soyaux-Angoulême (53-10). Pourtant opposé à ce qui se fait de mieux à l’extérieur cette saison, Oyonnax a marché sur le match de A à Z.
Sans cesse en possession du ballon, dominateurs sur chaque charge, les Oyomen ont été les seuls sur le terrain, surtout lors d’un premier acte indécent, terminé sur le score de 34 à 3. Les Angoumoisins ont d’ailleurs été à 13 contre 15 en fin de première période. Grâce à ce succès, Oyonnax se donne de l’air et se montre qu’il est capable d’être une équipe importante de cette Pro D2.
La stat’ de la soirée : 80 minutes à attendre un essai à Biarritz
À la fin du match, le plus important, ce sont les quatre points ! C’est certainement ce que se disent les Biarrots à l’issue d’une rencontre sans saveur, remportée face à Nice (16-0). Face au promu, les Basques ont eu le mérite de se montrer réalistes dans un match sans essai… Jusqu’à la dernière minute ! Oui, il a fallu attendre la 80e minute et un éclair d’Edgar Retière pour voir le seul essai de la partie. L’ouvreur biarrot a servi sur un plateau Zach Kibirge pour enfin sceller le succès des siens. Plutôt solides, puisqu’ils n’ont encaissé aucun point, les hommes de Boris Bourahoua ont su gagner moche. Des victoires comme celle-là, il en faut.
Les courageux de la soirée : Plus de peur que de mal à l’Uson
Les joueurs de l’Uson doivent sans doute apprécier leur entraîneur Xavier Péméja. C’est en tout cas le message qu’ils lui font passer depuis maintenant deux matchs. La semaine dernière en se sortant d’un bien mauvais pas dans lequel ils s’étaient mis tout seuls à Nice, en disputant une mi-temps à 14. Bis repetita, cette semaine au Pré-Fleuri.
Alors que les siens menaient d’une courte tête (10-8) après une première mi-temps âpre, Dylan Jaminet était exclu pour un plaquage haut. Les Nivernais devaient, une nouvelle fois, se débrouiller à 14. Si c’est dans l’adversité qu’on apprend, ils ont suivi deux leçons particulières lors de leurs deux derniers matchs. En prime ils ont ramené 8 points. Encore une fois ils ont su resserrer les rangs pour empêcher Colomiers de revenir à hauteur (23-15). L’Uson semble enfin lancé !
La bonne opération de la soirée : Sous la pluie, le VRDR sort la tête de l’eau
Le VRDR n’a eu que faire de la pluie diluvienne qui n’a cessé d’arroser la pelouse de Georges-Pompidou. Non, les Drômois avaient un plan face aux Montois et pas même une météo dantesque ne pouvait les en éloigner. Après deux déplacements desquelles ils n’ont ramené qu’un point, les coéquipiers de Lucas Méret devaient se donner de l’air sur leur pelouse. 17 à 3 aux citrons, le contrat était impeccablement respecté.
Même quand les Landais croyaient se rapprocher, Thomas Rozière suivait parfaitement le magnifique coup de pied de son ouvreur, tapé depuis ses propres 22 mètres s’il vous plaît, pour finir dans l’en-but et confirmer ce succès (28-23). Une victoire qui ne leur permettra peut-être pas de passer l’hiver au sec, mais qui leur évite, ce soir au moins, une place du barragiste dont ils se passeront bien !